* LUNDI 14 NOVEMBRE - 50 000 dollars et votre femme vous sera rendue saine et sauve. Ne prévenez pas la police !
PARTIE 2
* Le lendemain, j'ai reçu une seconde lettre. J'ai d'abord cru qu'il s'agissait d'une blague. Je ne suis pas marié et je ne l'ai jamais été.
* MARDI 15 NOVEMBRE - Rendez-vous au coin de la 8ème rue et de la 17ème avenue, à neuf heures, avec l'argent.
PARTIE 3
* Le mercredi , nouvelle lettre accompagnée d'une mèche de cheveux et de la photo d'une très jolie femme, une jeune asiatique que je n'avais jamais vue. La lettre disait : "Ne jouez pas avec nous, 50 000 dollars demain soir à 9 heures, même endroit sinon vous ne reverrez jamais vivante votre femme". La plaisanterie devenait de mauvais goût. J'allais saisir le téléphone pour prévenir la police, lorsqu'il sonna.
* MERCREDI 16 NOVEMBRE - Ne jouez pas avec nous, 50 000 dollars demain soir à 9 heures, même endroit sinon vous ne reverrez jamais vivante votre femme.
PARTIE 4 :
* Allo ?
* Une voix de femme se fit entendre.
* CHÉRI, ILS VONT ME TUER. CE SONT DES FOUS ! JE T'EN SUPPLIE ... APPORTE L'ARGENT !
PARTIE 5.-
* QUI ÊTES-VOUS ? CETTE PLAISANTERIE EST GROTESQUE. JE NE VOUS CONNAIS PAS ! JE VAIS IMMÉDIATEMENT PRÉVENIR LA POLICE.
* Puis une voix d'homme.
* MONSIEUR MARTIN, NE FAITES PAS L'IDIOT ! VOTRE FEMME SERA MORTE A NEUF HEURES ET CINQ, DEMAIN SOIR, DEMAIN SOIR, SI VOUS N'APPORTEZ PAS l'ARGENT. EN ATTENDANT, NOUS ALLONS VOUS FAIRE PARVENIR UN PETIT CADEAU.
PARTIE 6.-
* MAIS PUISQUE JE VOUS DIS QUE JE NE SUIS PAS MARIÉ !!! FOUTEZ-MOI LA PAIX BORDEL !
* Un cri de femme retentit dans l'acoustique du téléphone
PARTIE 7
* J'étais fou de rage et mort de peur, j'allais à nouveau prendre le téléphone pour appeler la police.
PARTIE 8
* Lorsqu'un objet lourd fracassa ma fenêtre et roula au milieu de mon salon.
PARTIE 9
* Je me suis caché derrière un fauteuil. Quelques minutes ont passé.
PARTIE 10
* Puis je me suis approché de l'objet, c'était un chiffon ensanglanté autour d'une pierre. En défaisant le chiffon, je découvris avec horreur un morceau de chair qui ressemblait à un lobe d'oreille.
PARTIE 11
* D'un coup je me suis précipité dehors j'ai couru jusqu'à la cabine téléphonique située juste en face de ma demeure. Dans la cabine il y avait du sang, sur le téléphone une enveloppe était collée.
* L'argent, demain à neuf heures, sinon nous tuons votre femme.
PARTIE 12
* J'ai marché dans les rues comme un somnambule. De toute évidence, il y avait erreur sur la personne. Les ravisseurs croyaient que j'étais marié à cette femme. Dans cette ville il y avait sûrement un homme portant mon nom, Marcel Martin, dont la femme avait été enlevée.
PARTIE 13
* Je consultai le premier bottin téléphonique sur ma route. Il n'y avait pas d'autre Marcel Martin mais douze M. Martin. Je les ai tous appelés. Sept étaient des femmes, Martine, Marie, Michèle.. l'une d'elles était même décédée. Trois M. Martin ne répondirent pas. Et le dernier n'était pas celui concerné. La raison me dictait de me rendre immédiatement à la police.
PARTIE 14
* Mais j'ignore pourquoi je suis d'abord passé à mon domicile. J'ai bu trois scotchs coup sur coup et j'ai pris une douche. Le téléphone sonna à nouveau.
PARTIE 15
* ALLO ? MONSIEUR MARTIN, VOTRE FEMME AIMERAIT VOUS REVOIR, ELLE VOUS AIME, ELLE VOUS ADORE. NE LUI FAITES PAS DE MAL. ALLONS, VOUS ÊTES RICHE. POURQUOI NE PAS PAYER POUR LA RETROUVER ? DEMAIN, VOUS APPORTEREZ 50 000 PETITS DOLLARS ET VOUS RETROUVEREZ CELLE QUI VOUS AIME.
PARTIE 16
* J'ai pris la bouteille de scotch et je l'ai vidée. Puis j'ai avalé un restant de whisky. Je suis sorti et j'ai bu dans tous les bars que j'ai croisés entre mon appartement et le poste de police le plus proche.
PARTIE 17
* Quand j'ai fait ma déposition au flic, il a cru que je délirais.
PARTIE 18
* Le flic m'aurait volontiers arrêté pour trouble de l'ordre public et ivresse mais, comme je suis un peu célèbre de par mon ancien métier d'animateur de télévision, il m'a gentiment raccompagné jusque dans mon lit. J'ai dormi comme une pierre.
PARTIE 19
* Le lendemain je me suis éveillé à midi avec une terrible gueule de bois. Est-ce mon visage décomposé dans le miroir de la salle de bains qui me poussa à prendre cette absurde décision ? Je vis mes yeux cernés, mon nez trop long déjà parcouru par la couperose de l'alcoolisme, ma bouche pâteuse. Je repris une douche, enfilai des vêtements convenables et me précipitai à la banque.
PARTIE 20
* Le directeur se montra mécontent de devoir réunir 50 000 dollars en quelques heures. Cependant il n'osa pas poser trop de questions indiscrètes. A 9 heures, j'étais au coin de la 8ème rue et de la 17ème avenue.
PARTIE 21
* VOILÀ VOTRE POGNON !!! LAISSEZ-LA PARTIR !!
PARTIE 22
* Après avoir vérifié le contenu de ma valise, ils ont jeté la femme dans mes bras et se sont enfuis. Elle me serra dans ses bras en pleurant. Un pansement lui cachait l'oreille. Je l'ai amenée dans un restaurant. Je lui posai mille questions. Elle ne répondit à aucune. Au lieu, elle me parla sans cesse, comme si elle était réellement ma femme, comme si nous nous connaissions.
PARTIE 23
* J'aurais dû la conduire à la police, celle-ci aurait éclairci toute cette affaire. Mais je risquais alors de perdre cette femme qui me fascinait. Qui était elle ? Pourquoi faisait-elle semblant d'être mon épouse ? Était-elle le cerveau de cette bizarre affaire ? Je voulais savoir, comprendre. J'étais résolu à ne pas la laisser partir tant qu'elle n'aurait pas répondu à toutes mes interrogations. A minuit, j'ai voulu la raccompagner chez elle. Elle accepta mais indiqua mon adresse. Alors, je l'ai amenée chez moi. Elle a dormi.
PARTIE 24
* Le lendemain matin, elle s'est jetée sur moi et nous avons fait l'amour. Dix années sont passées. Elle n'a jamais répondu à mes questions, nous vivons ensemble comme mari et femme. Je l'aime plus que tout au monde. Parfois je pense que je suis réellement fou. Que j'ai inventé cette histoire de ravisseur, d'argent et de lettre anonyme.
PARTIE 25
* Mais je cesse d'être fou lorsqu'elle m'enlace et que je caresse son oreille dont le lobe a été coupé
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